Adversité

Il y a des mots comme ça qui résonnent en moi.
Adversité est un beau mot qui peut avoir plusieurs significations, mais celle que je préfère, c’est celle-ci :

il faut savoir que, petite, je ne parlais pas, du moins, j’ai mis énormément de temps à parler, à me faire comprendre, à ne pas bégayer et à me débarrasser des cheveux sur la langue. Et pourtant, j’ai toujours eu beaucoup de choses à dire. J’ai toujours eu le sentiment qu’il fallait que je dise ce que je pense, car sinon on allait me piquer mon idée. Eh oui, être née dans une famille d’artistes avec un grand-père au parcours extraordinaire, une grand-mère institutrice, 5 sœurs dont maman, 14 cousins et cousines, tous plus exceptionnels les uns que les autres, n’était pas facile pour se faire sa place. Comment arriver à prendre sa place sans pour autant prendre la place de l’autre ? Moi, hyperactive avec tous les DYS qui existent et, je pense, un trouble de l’attention, comment laisser place à la petite fille que j’étais ?
Ressentir le mal-être de l’autre, être à l’écoute pour ne pas prendre trop de place, le protéger, le soutenir dans les bons et mauvais moments, être la plus serviable possible, être celle dont tout le monde a besoin pour n’importe quoi finalement, et prendre tout pour soi jusqu’à en perdre sa propre identité. Grandir ainsi, avec la peur de l’autre, la peur de perdre quelque chose, mais quoi ? La peur de ne pas y arriver, la peur de ne pas être assez bien pour les autres, et quelqu’un en particulier, la peur d’être méchante, la peur de vivre tout simplement.
Eh bien, cette petite fille, pas à pas, en adoptant l’adversité qui est venue sur son chemin, a grandi. Elle s’est libérée de ses peurs et c’est dans l’adversité qu’elle s’est rendue compte que son intuition est souvent la meilleure. Alors, petite Virginie, crois en toi, en ton savoir, en ton intuition. Apprends des autres et écoute-toi toujours.

Extrait de vie, de ma vie,
Virginie R